Yessis n Teryel

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Yessis n Teryel

Amuggar n Teqbayliyin - Forum des femmes kabyles

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    Des cogitations abracadabrantes

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    allouchehakim

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    Date d'inscription : 11/02/2007
    07012011

    Des cogitations abracadabrantes  Empty Des cogitations abracadabrantes

    Message par allouchehakim

    Je vous souhaite une très bonne et heureuse année 2011 et je vous envoie mes meilleurs vœux remplis de bonheur!

    Des cogitations abracadabrantes :

    La nuit du jeudi 16 décembre, j’ai rencontré mon ami David. Au début, nous avons assisté au ballet de son frère, Sébastien Ly, le chorégraphe de la troupe Kerman. Les improvisations sont présentées dans le monde du graphisme en l’occurrence celui de Soizic Stokvis chez Christian Aubert. La deuxième partie de la soirée est la rencontre avec mes amis(e) que j’ai connus durant la formation « ITMP » (Innovation technologique et management de projet).

    En rentrant chez moi, j’ai voulu écrire quelque chose sur ma journée. Néanmoins, je me retrouve dans une sorte de dissertation fortuite ayant pour effet de m’éloigner de mes retrouvailles du jour. Ce sont des vagues qui me noyaient dans des cogitations invraisemblables. Elles me balancent tantôt à l’est tantôt à l’ouest affectant ma pensée au centre de sa boussole.

    En effet, comme si ma réflexion se nourrit d’objectivité repoussant le plus loin possible toute inspiration subjective. Cette absence de parti pris de départ bloque toutes prémices descriptives de ma nouvelle. Indépendamment de ma volonté, j’ai vu peu à peu cette dernière m’échapper dans des idées extravagantes me tirant dans tous les sens. On dirait, sous l’emprise de contrariété, ma plume se garde ces moments d’art et de la rencontre amicale plus longtemps possible afin de mieux les revivre. Qui sait ? Peut-être, ces souvenirs apparaîtraient à l’image d’une dégustation savoureuse d’une cerise sur le gâteau. Mais évidement vous n’êtes pas obligé de me croire ! Comme le dit si drôlement bien le journaliste Jean-Pierre Gauffre, à la fin de chacune de ses chroniques « Il était une mauvaise foi » diffusée sur France Info.

    Depuis la nuit des temps, chaque être humain a ses propres ambitions auxquelles il aspire à la réalisation un jour. Les philosophies de vie de chacun sont diverses pour conduire les actions afin d’atteindre le bout de ses rêves, idées,... Les points clés de ces multiples façons de procéder se ressemblent, se complètent et parfois avec le temps celles qui sont satisfaisantes dans un contexte donné deviennent complètement obsolètes dans un autre.

    Nous sommes dans une époque où l’impression dominante est que tout s’accélère. Chaque être dans cette immense complexité difficilement descriptible n’est qu’un point infiniment petit. Celui-ci est absorbé par le rythme continu de ses propres tâches quotidiennes. Accomplir tant bien que mal cette besogne dont le but premier est avant tout celui de subvenir à ses besoins naturels de base demeure la première nécessité. Sans doute ce point commun reste toujours vrai indépendamment du temps et d’espace.

    L’ingéniosité d’esprit permet de bâtir des passerelles entre le monde du réel et celui de l’imaginaire et de la fiction. Ce va et vient est permanent au point que presque tout devient possible. Même confronté aux risques des vents et marées de la vie en générale, cet esprit créatif est constamment en quête de nouveaux défis. Y a-t-il des limites que ce dernier ne peut imaginer d’aller au-delà ?

    Visiblement, rien ne peut l’arrêter ! A chaque croisée face à de contraintes et de difficultés potentielles, la créativité abondante comme clé extraordinaire parvient à les surmonter et ouvre tant et tant de passages à de nouveaux horizons. Grâce à l’inventivité de l’être humain par ses exploits tentant de surpasser les échecs enregistrés à travers l’histoire, le savoir se transmet précieusement de générations en générations. Des expériences riches et fructueuses déchiffrent petit à petit les énigmes de la vie. Certes, par essence, le futur est inconnu. Néanmoins, cette transmission multidisciplinaire assurerait la continuité de la vie vers un avenir avec plus de compréhension. L’intelligence humaine se donne les moyens en se dotant d’outils minimisant considérablement les incertitudes.

    La nature humaine est hantée éternellement par l’appétit des créations nouvelles en aspirant à toujours plus. Cette faculté innovante en quête permanente pour décrypter les mystères a comme devise : « C’est beau d’avoir des rêves mais les vivre c’est encore plus magique ! »

    Nous sommes en période de fêtes de fin d’année. Eh bien ! Puisque la vie nous donne cette impression que tout va vite, soyons heureux en profitant à fond et exprimons haut et fort nos vœux sincères : « Bonne fête tout le monde ! ».

    Que je rentre chez moi tôt ou plus tard mes journées se ressemblent souvent à quelques différences près. Il y a de ces moments où je me sens parfois tiré dans une sorte de tourbillon invisible, de nature abstraite et monstrueuse dues à ces actions répétitives qu’on appelle communément « La routine ». Cette dernière dont je ne veux d’ailleurs jamais admettre l’existence est comme une de mes compagnies accablantes. Pourtant, celle-ci agit à l’usure comme une silhouette presque invisible s’incrustant astucieusement.

    L’habitude s’installe peu à peu pour demeurer aussi longtemps. L’une des conséquences dramatique de cette machine routinière est la paralysie de tout processus créatif. L’esprit devient impuissant. On dirait qu’il se laisse faire avec approbation et perd ainsi toute fraîcheur. A la longue, il finit même par être dépossédé de sa liberté. Il se laisse convaincre avec le temps comme si c’était sa propre adoption consentie et légitime.

    Que je travaille le jour ou la nuit mes habitudes sont presque les mêmes sauf évidement les effets du décalage horaire: faire ma toilette et me raser de près le matin ou le soir, prendre mon petit déjeuner tout en écoutant les informations du jour comme à l’ancienne derrière le transistor, repasser ma chemise à la dernière minute et m’habiller tranquillement, m’apprécier quelques secondes narcissiques devant cette glace de la salle de bain encore pleine de buée émanant de ma douche du moment, sortir le sac poubelle en faisant le tri écologique, ouvrir la boite aux lettres à la sortie de l’immeuble même si je sais d’avance que le facteur n’est pas encore passé à cette heure-ci , prendre le métro pour aller travailler et descendre à la station de la place de la République proche de mon lieu de travail.

    Devant ce monument de la statue de la république, œuvre du célèbre sculpteur Léopold Morice de1880 à 1883, mes yeux trouvent du plaisir, lors de mes passages, à admirer cette main droite qui tend un rameau d’olivier en signe de paix. Ce sont des instants nostalgiques où la tige de cet arbre merveilleusement sculptée me plonge profondément dans les souvenirs d’enfance de la cueillette des olives sur les champs de ma Kabylie natale. Toute âme se fond de sensibilité sous le regard de la statue vers le levant portant avec grâce une toge à l'antique qui laisse apparaître un sein dénudé.

    L’ambiance à mon lieu de travail dans ce charmant hôtel est d’une convivialité chaleureuse. Avec le projet des travaux de rénovation arrivant à la phase finale, on voit d’emblée le résultat notable de l’œuvre d’un design contemporain où il y a du gout aux formes et aux couleurs qu’on aime tant. Les lumières en tête de cygne d’un côté et de cristaux éblouissants de l’autre illuminent l’atmosphère pour le bon accueil. A l’occasion des fêtes de fin d’année, l’arbre de Noël moderne rajoute au décor une touche attirante de splendeur. Les passants de la rue Turbigo marquent l’arrêt et laissent pénétrer merveilleusement leur vue par des effets scintillants. Grâce aux styles différents des uns et des autres, chaque chambre a son charme unique.

    Cliquer sur le lien pour voir la vidéo
    https://www.youtube.com/watch?v=xwaEYHN1hgo

    Ce lieu est à l’image de ce jeune responsable. Un homme vrai, ambitieux, dynamique qui a pour valeur d’être à l’écoute et au service de l’autre. Les employés riches en diversité font de ces valeurs leurs qualités premières. C’est à l’image d’une famille unie qu’on trouve que du plaisir à apprécier. Le visiteur se sent aussitôt adopté comme chez soi. Que ce lieu soit pour toujours fructueux et béni!

    Sur mon itinéraire, je croise souvent dans la rue ou dans les stations du métro des personnes sans domiciles fixes. Pour certains sombrés dans l’alcoolisme, la situation est doublement dramatique. En cette période hivernale, il est difficilement imaginable de penser que de nombreuses personnes passent la nuit dehors sous ce froid glacial. Brahim est originaire du Sénégal âgé d’environ quarante ans. Il m’arrive d’aller discuter avec lui histoire de partager un café en sa compagnie. Je le vois souvent passer la nuit sous l’abri bus dans le quartier. Cet homme est installé à Paris depuis vingt ans et est en règle administrativement parlant. Il a travaillé pendant des années dans la grande distribution. Il a exercé pour une période comme veilleur de nuit. Il me disait que sa plus grande peur était de se retrouver un jour dehors.

    Finalement, le concours de circonstances a fait qu’il soit dans des conditions des plus tristes. Certes, il y a des associations très actives dans ce sens mais je me dis que chacun de nous à son niveau peut faire un minimum d’effort pour changer le cours des choses. Tendre la main à ces gens, qui se retrouvent du jour au lendemain en marge malgré eux, est le dévouement qui nourrirait surement au plus profond de nous cette âme humaine pour qu’elle soit éternellement forte et reconnaissante!

    Au retour du travail à la maison, c’est rebelote ! Il faut bien préparer quelque chose à manger. J’aime bien prendre plus de temps à cuisiner mon plat. Mon moment préféré est particulièrement quand je rajoute à ma sauce la pate d’épice à l’ail que ma mère m’a offert. Cette odeur me plonge dans l’enfance en sentant le parfum unique baignant sous la chaleur familiale.

    Je me retrouve allongé de suite après sur le canapé. Bien que le programme télé soit posé sur la table mais je préfère, de loin le plaisir de zapper avec la télécommande. J’arrive somme toute à faire le tour de ce nombre interminable de chaînes. Cette manie de changer instantanément de canal reste comme un véritable paradoxe de mes soirées. En effet, malgré tous les programmes divers, je ne reste quasiment pas rassasié et préférant finalement ne rien regarder. A part quelques émissions diffusées souvent tardivement, je reste comme une tête de pioche à m’entêter sur ma position odieuse d’indécis.

    J’essaye de sauver la mise en lisant quelques pages d’un roman pris au hasard. Ma petite bibliothèque est dans les toilettes. Les livres sont posés sur de simples planches montées en hauteur par la précédente locataire de mon studio. Effectivement, la contrainte du manque d’espace pousse à le gérer d’une manière plus optimale et occuper tout coin perdu.

    Sans me rendre compte, ma lecture ne dure pas longtemps car le sommeil me prend aussitôt. Je m’endors avec cette chemise repassée du matin avec beaucoup de soin. Comme si je faisais exprès pour prendre du plaisir pour la froisser irrémédiablement. Sous l’emprise de la fatigue due aux heures travail qui ressort d’un coup, j’ai vraiment du mal à me réveiller pour au moins me mettre sous la couette. Nul doute que c’est le pouvoir de la somnolence en conséquence du cercle vicieux des journées citadines métro boulot dodo !

    Fort heureusement une si charmante ville comme Paris offre charitablement une beauté architecturale sublime. Outre son charme, c’est une capitale bouillonnante par l’événement culturel où on trouve en toute période de l’année des piles de choix pour aller découvrir des créations et inspirations artistiques riches et diverses. C’est sans doute une ville créatrice par excellence ! Profiter pleinement de ces moments artistiques envoûtants que ce lieu nous offre est certainement le remède à ces boucles quotidiennes récurrentes.

    L’alchimie de la danse au cœur du graphisme :

    En ce début de soirée, je rejoins David qui a pour métier, ingénieur consultant. Nous nous sommes connus depuis 2004 au cours d’un projet sur lequel nous avons travaillé ensemble dans le monde professionnel. Depuis, nous nous voyons fréquemment en gardant le contact de sympathie et en tissant des liens amicaux.

    David m’invite à une exposition chez Christian Aubert à la rue de Turenne dans le 3ème arrondissement à Paris où son frère Sébastien Ly, danseur et chorégraphe de la compagnie Kerman propose deux improvisations.

    Dans le silence, le chorégraphe interprète sa danse tout en s’inspirant singulièrement des tableaux d’art contemporain du style graphiste de Soizic Stokvis. Sur les murs de la galerie la plupart des œuvres sont exposées avec des motifs et en lignes verticales et horizontales de couleur noir sur la toile blanche. Toutefois, on note les quelques rares couleurs choisies par l’artiste qui sont vives et attractives.

    Cliquer sur le lien pour voir la vidéo
    https://www.youtube.com/watch?v=ByDnRJFdVdc

    Le moins qu’on puisse dire du duo Sébastien et Soizic est qu’il soit singulier. C’est une association fusionnelle surprenante laissant une liberté de rencontre entre les formes graphistes et des mouvements acrobatiques des plus inattendus.

    La rencontre entre ces deux univers se fait avec une concentration extraordinaire du danseur en maitrisant parfaitement l’expression de la forme. Soizic ayant déjà l’approche parallèle de ses photographies jouant le contrepoint à sa peinture, cette fois-ci l’œuvre se laisse explorée en profondeur pour donner naissance à des mouvements improvisés. La touche du chorégraphe apporte la grâce prodigieuse de mobilité à la représentation géométrique figée du peintre et artiste plasticienne.

    La beauté du geste est ahurissante. On dirait que les fresques des tableaux, formes en disques, ellipses, spirales, les lignes orthogonales… représentées dans les œuvres se répètent en échos sur les murs et le parquet de la galerie grâce à la danse.

    Ce corps habile nous guide dans un monde à la fois de la peur de l’étrange et par ailleurs on sent au plus profond de nous naître une sorte de vibration proche en intérieur. Dans cet espace silencieux, l’âme est portée loin par des moments intenses où seule l’émotion règne !

    Les non-dits controversés:

    En sortant de la galerie, j’invite à mon tour David pour rejoindre mes amis, connus durant la période de formation, avec lesquels une rencontre est prévue pour un diner ensemble. L’initiative est venue au départ de notre professeur Krys. Cet homme est source de valeur, savoir, humilité et sagesse. Quel privilège d’être dans l’un de ses groupes! Il est à l’image de ces maîtres anciens qu’on apprécie tant. Il suffit d’avoir sa présence en pensée pour se sentir aussitôt ouvert et grandi. Il a cette place d’un véritable chef au cœur d’un orchestre conjuguant don, harmonie et humour. A ses côtés, Jenny qui maitrisait le coaching avec dextérité au bout des doigts. On dirait une pianiste bien inspirée. De l’autre côté, Mike chevronné de la communication a l’art d’apprendre à l’oreille la prise de conscience des nuances. À chacune de ses illustrations comme s’il jouait de belle mélodie d’orgue pour retrouver des instants divins égales aux profondes prières. Stéphanie d’une tendresse à la harpe, préparant sa thèse à cette époque-là, était une coordinatrice tant appréciable. Tous les membres de cette équipe sont des messagers érudits qui ont le talent de faire pousser avec art des graines magiques très recherchées.

    Ils ont formé un groupe à l’image d’un orchestre symphonique moderne soigneusement constitué: Nathalie au Premier violon, Caroline au Second violon, Céline à l’Altos, Borice au Violoncelle, Elisabeth à la Contrebasse, Cyril au Cor anglais, Yao au Hautbois, Hakim à la Flûte, Anouar à la Flûte Piccolo, Eddy au Contrebasson, Thiery au Basson, Arnaud à la Clarinette, Titi au Cor, Grégoire au Tuba, Hervé à la Trombone, Jérôme à la Trompette, Simon à la Timbale et Guillaume à la Percussion.

    L’une des forces de ce groupe, multidisciplinaire formé de cette année-là, est la capacité forte des éléments à coopérer. Chacun, chef compositeur dans sa partie, sait se mettre au diapason de celui qui croit être le maillon faible dans une telle ou telle épreuve en le tirant vers le haut et parvenant vers la fin à la réalisation de belles réussites collectives.

    Pour notre dernière rencontre, Titi nous a transmis le dernier message reçu de Krys tout en prenant les choses en main pour tenter l’organisation du projet « diner ». On ne sort pas indemne de l’expérience « Itmpiste » ! Quoiqu’on essaye d’entreprendre après ça devient forcement « Projet ».

    Dans ce groupe, nous avons échangé des messages en spécifiant les disponibilités des uns et des autres sur ce site (http://www.doodle.com). Cet outil proposé par Guillaume qui signe et persiste en disant : « Un projet se tient avec de bons outils ». En effet, ce n’est pas mal comme moyen. C’est gratuit et pratique. Le groupe commence alors à se constituer pour arriver à enregistrer 08 personnes partantes pour la même date.

    Cependant, les bons outils ne suffisent point pour y arriver ! L’annulation de notre professeur due à son traitement médical coïncidant à la même date prévue laisse le projet « diner » dans une situation de ballotage. Faut-il maintenir malgré tout la 1ère proposition ou bien la reporter à une date ultérieure ?

    Jérôme insiste en disant qu’il se pourrait que ceux qui ont donné l’aval à la 1ère date ne soient plus disponibles après. Ce qui est tout à fait vrai d’ailleurs ! Finalement, le choix de cette date est validé.

    Jérôme confirme les réservations au restaurant L’'Autre café de la rue Jean-Pierre Timbaud Paris 11ème. Ceci dit, même si notre rencontre de la soirée du 16 est maintenue d’autres annulations sont survenues en conséquence de différents empêchements signalés à la dernière minute. On ne peut pas prévoir tout !

    Ce soir-là, il pleuvait des cordes. Prendre le métro est inévitable. La station la plus proche en sortant de la galerie avec David est Chemin vert. Nous sommes sortis à Parmentier. Marcher que quelques dizaines de mètres, de la petite rue Edouard Lockroy pour arriver à notre lieu de rencontre, a suffit pour qu’nous soyons bien trempés. L’Autre Café illumine le coin de cette rue d’une ambiance rougeâtre bien chaleureuse.

    A notre arrivée, à l’angle du bâtiment, je ne distingue pas le groupe à l’entrée de ce restaurant. En montant à la deuxième salle en mezzanine, je demande alors au serveur de m’orienter pour retrouver la table réservée de mes amis. Et pourtant, ils sont bien là à une table à droite de la porte principale.

    Avec mon invité surprise, nous débarquons pour saluer un par un les éléments groupe pour des embrassades de retrouvailles. L’accueil est dans une ambiance cordiale.

    Nos amis du groupe (Nathalie, Elisabeth, Jérôme et Thierry) sont déjà arrivés une heure plus tôt. Presque toutes les tables les entourant sont occupées. Le serveur demande au couple déjà assis à la table d’à-côté de changer de table pour nous faire une place. Ils ont accepté de s’installer dans le coin ayant une vue vers l’extérieur. Nous sommes reconnaissants et remercions aussitôt la sympathie de ce couple de touriste très appréciable.

    Pour être au même diapason avec le groupe arrivé en fin des plats de résistance, David et moi avons choisi une grande assiette mixte en fromage et charcuterie et de vin rouge en pichet. Dans la bonne humeur, ce moment d’échange de nos nouvelles et de présentation de l’invité rajoute une touche de convivialité à la saveur des plats visiblement copieux.

    Tout le groupe a remarqué une scène insolite tout près de nos tables au comptoir. C’est un couple démonstratif du désir qui se papouille dans un flirt interminable tout au long de notre diner. Comme à son habitude des répliques drôles, Jérôme attire notre attention sur ce décor charnel en disant que si on atteint ce stade de préliminaire, coucher pour les deux partenaires devient nécessairement inévitable ! Avec un style excentrique d’un humoriste confirmé, il ouvre des parenthèses en évoquant quelques souvenirs divers au sein du groupe « Itmp 2006 » notamment ceux où il y avait de l’attirance et de belles histoires passionnantes à raconter.

    La une de notre échange est occupée principalement par des anecdotes concernant les membres du groupe qui ne sont pas venus ce soir-là. Comme on dit : « Les absents ont toujours tort ! ». L’occasion d’évoquer leurs portraits divers constituant le fameux groupe soudé dans le temps serait une façon peut-être inconsciente de marquer leur présence. Ils nous manquent au point de balancer certains délires et non-dits dont l’authenticité resterait absolument controversable. Le champ de notre échange est ouvert ou chacun a eu droit à tout type de caricature.

    Pour Jérôme, il était persuadé qu’au bon vieux temps une aventure exista entre Stéphanie la harpiste et Guillaume le percussionniste avec une complicité concluante. Thierry et moi avons remarqué à l’époque que certes l’entente entre les deux musiciens était frappante mais pas au point de confirmer le reste. Avec retenue, Nathalie et Elisabeth sont restées sans avis précis sur cette question posée. Est-ce par discrétion pudique ou ignorance des véritables faits ? Cet épisode passionné des deux musiciens reste comme un secret énigmatique dans la vie de ce groupe et seuls les deux concernés pourraient se prononcer peut-être un jour pour connaître la version authentique.

    Cette fois-ci, Elisabeth l’élégante contrebassiste révèle qu’il n’y ait aucun attrait supposé avec le charmant Eddy, le contre bassoniste. Elle confirme qu’il n’y avait point d’ambigüité dans ce sens. Par ailleurs, elle avoue son attirance de ce bel homme discret nommé Cyril maitrisant parfaitement le Cor anglais. Elle regrette qu’il soit malheureusement réservé.

    De mon côté, je suis témoin d’une remarquable prestation de Nathalie, la première violoniste. Ce jour-là Arnaud, le clarinettiste, n’arrêtait pas de parler pendant des heures particulièrement de la beauté attendrissante de cette femme. Il était totalement dévasté sous le charme et inconsolable sous l’effet de ce fameux décolleté des plus séduisants.

    Toute la soirée les souvenirs enfouis de Jérôme tombent en cascade. Il nous a achevés par des illusions que son esprit lui joue. Il disait pendant les répétitions que le chef d’orchestre le rappelait souvent à l’ordre afin qu’il reste concentré. Il disait que pendant ces moments sérieux, il voyait à travers son imagination des scènes curieuses et fétichistes au sein du couple violoncelle et second violon.

    A un moment Jérôme, le trompettiste, raconte une situation paradoxale vécue lors du concert mémorable joué en Finlande à l’époque. Le choix des répartitions des membres du groupe a fait qu’il soit affecté avec Anouar le flutiste piccolo et Yao au hautbois dans la même chambre. Avec des grimaces et mimes digne d’un comédien, il disait qu’il ne supportait pas l’odeur exécrable de la flûte piccolo. Son drame est qu’il n’osait pas le dire par peur de blesser le flutiste.

    Pendant les répétitions, bien qu’en période hivernale dans ce pays froid, il était embarrassé de laisser la fenêtre grande ouverte pour pouvoir respirer. Yao venu d’Afrique supportant moins les basses températures tremblait à cause de celles-ci. Rien à faire ! Jérôme ne peut changer d’avis car sa nature complètement allergique à l’air de la flûte piccolo d’Anouar l’oblige. Pour lui c’était une histoire de vie ou de mort ! Il décrit cette situation avec des gestes à tomber par terre.

    Sans doute, Jérôme n’arrête pas de nous surprendre par ses prestations comiques. Il est doué d’une fiction spontanée extraordinaire enchainant des délires drôles l’un derrière l’autre. La subtilité de ses transitions subtiles est hilarante.

    A mon initiative, la question concernant le fait le plus marquant durant toute l’aventure « Itmpiste » a fait le tour des tables. A l’unanimité, la réponse est formellement le lendemain du jour où Krys a reçu son premier traitement de chimiothérapie. Notre chef d’orchestre a tenu, malgré toutes les difficultés de santé, à venir et faire ainsi sa prestation émouvante des plus mémorables.

    Enfin pour conclure, chacun de nous porte en lui des non-dits et des secrets que ce soit d’ordre privé ou professionnel. Certains tiennent le bout, d’autres ne sont que l’effet d’incompréhension et des vues d’esprit biaisées. En parler avec humour dans ce genre d’occasions et ne pas se prendre trop au sérieux peut aider à se remémorer des situations autrefois contrastées et les rendre divertissantes. Créer cette atmosphère détendue où on se lâche complètement est une approche vivement recommandée. Ces initiatives sont à faire davantage. Accepter les retours des autres avec qui nous partageons du temps avec compréhension et autodérision fait grandir l’être à un degré plus élevé. De toute évidence, c’est une soirée agréable où la plaisanterie et les fous rires ont pris le dessus. Je ne saurais dire est-ce bien l’effet spiritueux ou celui des retrouvailles fortement inspirées ? Nous nous sommes racontés tout et n’importe quoi ! Mais ce qui est certain, l’effet de l’humour est immédiat. Dans cette bonne humeur inoubliable, le moral se sent apaisé et le cœur comblé pour rentrer chez soi d’une si belle soirée vraiment enchanté et de percevoir la plus haute des solitudes enfin vaincue.
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