Parler, se taire je suis comme le vent qui souffle pour personne dans le désert
et le touareg qui le traverse, sans lui répondre
le pauvre vent dont les mots ne prennent jamais forme réelle
seulement des hhhhou et des ssssssuuu
et le vent qui vient perdre son souffle au bout des terres connues,
là où l'air ne continue pas
parler ? se taire ?
peut-être le silence est-il supérieur à la parole
peut-être fallait-il effectivement éviter cette grande illusion
de mes mots,
prêts à te noyer
comme des flammes bleutées sortant du soleil tout d'un coup
peut-être ne rien faire entre nous, ce serait cela le mieux
vide, zen, satori, Dogen avait-il donc raison ?
tout est dans le vide et le rien
j'aurais bien dit cependant
que la poésie à son tour est supérieure au silence
parce que le vent, dans sa course inconnue,
voudrait fleurir les consciences de ses belles images:
une vague qu'il soulève,
un oiseau qu'il accompagne,
un marin qu'il berce
mais les Touaregs me diront dans la fraîcheur du soir
"ce qui est dans la parole était déjà dans le silence"
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