Yessis n Teryel

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Yessis n Teryel

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    À Hakim

    louisa
    louisa
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    Nombre de messages : 262
    Date d'inscription : 02/01/2007
    18032007

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    Message par louisa

    Azul,

    Hakim, je réponds ici à ton courrier, par souci de respecter la thématique des diverses rubriques.

    J'espère que la participation de Châabane au salon des métiers et arts fut des plus positives et des plus stimulantes pour lui. De plus, je trouve l'élan de solidarité dont vous l'avez entouré, vous gens d'Ighil Ali, des plus constructifs.

    De mes expériences sur le net, je peux dire que les gens d'Ighil Ali se montrent de grands innovateurs avec une attitude et un esprit très constructifs et positifs. J'ai fait un tour de visite sur le site de votre village, Ighil Ali. Il se dégage de l'ensemble une convivialité et un souci de rapprochement évidents que même les divergences politiques n'ont pas entamé.

    J'espère que ce village qui a donné à la Kabylie ses figures emblématiques, Jean et Taos (un homme, une femme...ce qui ne me déplait pas du tout), recevra une aura beaucoup plus rayonnante. Cela commence par la valorisation des habitants du village. Ce que vous faites d'ailleurs très bien. J'ai trouvé le récit des évènements du Printemps noir excellent.

    Que votre exemple puisse donc donner à réfléchir à tous les «diasporés» kabyles pour qu'ils mettent leurs connaissances du net au service de la promotion de leurs villages. Au-delà du lien ombilical, il y a le lien de la mémoire et la possibilité de lui donner une tournure positive et engagée.

    Je viendrai donner mon avis sur un sujet qui me tient à coeur: quel projet de société pour la Kabylie d'aujourd'hui?

    Au plaisir,

    Louisa


    Dernière édition par le Dim 18 Mar - 18:18, édité 1 fois
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    Message Dim 18 Mar - 17:13 par allouchehakim

    À Hakim M14z

    Bonjour Louisa, je viens de finir mon récit pour partager avec toi et toutes les Yessis N Teriel une marche pleine d'espoir sur cette passerelle révélatrice de culture et d'échange. Bonne lecture Wink

    La passerelle révélatrice de culture et d’échange :

    Le mercredi 14 mars 2007 était un jour bien ensoleillé. Dans mon cas c’est une journée de récupération. Sans doute, l’envie de me balader bouillonnait fortement à l’intérieur de mon être. J’étais assoiffé de retrouver la pleine nature et de sortir de la vie citadine ne serait-ce qu’une après-midi. Mon esprit était inondé par le flux des tâches quotidiennes. L’impression d’être enveloppé dans la coquille virtuelle de mes tâches devenait de plus en plus réaliste. Mon coeur voulait retrouver la mélodie harmonieuse de ses battements en respirant de l’air pur. Que dois-je faire ? Certainement, aller faire un tour en marchant au parc tout près du quartier serait une bouffée d’oxygène vitale. J’ai longuement hésité de feuilleter mon agenda pour ne pas me surprendre par une tâche quotidienne supplémentaire. De mémoire, j’ai bien noté le 1er salon Artisanat et cultures de plaine commune, l’Usine le 14 mars 2007. Le lieu « Usine » me fait penser à un passage de la chanson « Lkhedma louzine s’Akham » du maître Lounis Aït Menguellette, artiste et poète de la chanson kabyle. Ce passage qu’on peut traduire par une expression « Métro boulot dodo » inspirée du recueil de poésie (Couleurs d'usine, paru 1951) de l’homme de lettres français Pierre Béarn (1902-2004). Rien que le sens du mot « Usine » me fait réfléchir aux tâches quotidiennes. Ce sens est complètement opposé à ce que j’envisageais de faire de ma journée : oublier les tâches quotidiennes et pouvoir se ressourcer. Cependant, mon intérêt à voir l’exposition de notre artiste Chaâbane Mesbah dans ce 1er salon art et culture de plaine commune a aussitôt mis fin à toutes mes cogitations. L’heure affichée sur ma montre indiquait que le salon a déjà commencé. Par conséquent, je suis parti instantanément en étant habité par un enthousiasme de retrouvaille avec mon ami l’artiste.
    Le hasard a fait de telle sorte qu’une amie « Maria » d’Amérique latine m’accompagnait au cours de cette visite. A notre arrivée, nous avons rencontré Paul l’un des fondateurs de Franciade, association de production de céramiques et d’objets dérivés du patrimoine de Saint-Denis. Avec son accueil joyeux, il nous a orienté pour profiter davantage des animations en cours. A notre grande surprise, nos amis, Chaâbane et Slimane étaient précisément à l’entrée du salon en accueillant chaleureusement tout visiteur par la lumière rayonnante des toutes les œuvres gracieuses. Sous l’encadrement de Franciade, nos amis présentaient avec spiritualité le trésor de la Femme Kabyle, la copie de panneau du sarcophage (Unité d’archéologie de la ville de Saint-Denis, Dossiers d’archéologie n° 261-mars 2001) et la copie de la couverture de recueil d’évangile (XI éme siècle) (Bibliothèque nationale, Dossiers d’archéologie n° 261-mars 2001). A leur côté, Mathilde (Animatrice à Franciade) nous a bercé par la douceur de sa voix et la clarté des explications sur la céramique et les objets dérivées.

    Le salon est la première manifestation regroupant une vingtaine d’exposants qui ont su montrer leur talent, leur savoir-faire de qualité, de productions originales d’économie sociale et solidaire. Cette manifestation rentre dans le cadre de projet européen Equal, Territoire et patrimoines pour une économie partagée porté par Plaine Commune ayant pour objectifs : « Combattre les discriminations, réduire les inégalités pour une meilleure cohésion sociale »

    La liste des exposants est riche et de pôles divers :

    Pôle environnement, matière à savoir-faire :
    •Association Territoire, producteur biologique
    •Office de Tourisme, promotion des produits de Plaine Commune
    •Association SCRATH, réalisation de maquettes miniatures
    •Association Déchets d’art, récupération et transformation artistique de matériaux
    •APIJ Bât, association d’insertion développant l’ossature bois et l’éco-construction
    Pôle objets de tradition, objet de création :
    •AJM Fonderie, Fonderie Ducros, Fonderie de la Plaine, entreprises présentant l’art de fondre le bronze.
    •Atelier Myriem Rekhamdji, création de bijoux fantaisie
    •Atelier O’RUS réalisation de luminaires et d’objets utilisant la technique de vitrail et du fusing
    •Atelier Marcu, restauration de meubles anciens et ébénisterie traditionnelle
    •Nicholas Cesbron, sculpteur sur bois et créateur de mobilier
    •Franciade, association de production de céramiques et d’objets dérivés du patrimoine de Saint-Denis
    Pôle Artisanat, révélateur de cultures et d’échanges :
    •Andines, diffuseur de produits issus du commerce équitable et d’artisanat du monde
    •Association 1001 savoirs, présente sa démarche de repérage de savoir-faire des habitants et de différentes cultures artisanales.
    •Association Femmes actives, propose des réalisations et des créations textiles produites par son atelier d’insertion.
    •Rackham, association de la plaine exposant le travail de jeunes autour du graphisme et culture du graph.
    •Talents d’habitants d’ici et d’ailleurs, regroupent une dizaine de personnes souhaitant développer une activité autour de techniques traditionnelles : fabrication d’enseignes, de bijoux, de sculpture, d’accessoires de mode.

    Ces artistes étaient habités par leurs « métiers passion ». Le visiteur se sent vraiment comblé par les animations de tous ces savoir-faire et emporté par les histoires des objets exposés.
    Mon amie de culture aztèque me disait : « Je me sens bienheureuse dans ce petit monde ». Les sourires des visiteurs me laissaient prédire que ce sentiment serait collectif. Dans ce monde où même un sans papier est invité, au même titre que les autres, pour réveiller en lui l’enfant artiste afin de le laisser grandir. L’égalité des chances dans ce monde miniature a donné naissance à une magnifique créature dont tous les visiteurs étaient enchantés d’être témoins. Le premier cri de cette créature restera marqué dans nos mémoires car il est venu du cœur. Ce cri exprimé en langue commune, universelle et respectueuse de la nature: « l’expression artistique ».
    Ma visite était comme une lecture affamée d’un roman très passionnant. Avec un esprit d’équité, toutes les cultures avaient le droit à leur chapitre pour révéler leur savoir faire. La mienne avait l’honneur d’introduire les premières pages. Dans ce chapitre où la dextérité des bijoux de la femme kabyle était brillamment illustrée par les œuvres distinguées de notre ami Chaâbane. L’art de notre artiste consiste à reproduire des schémas, des sculptures,… en construisant essentiellement par le grain de sable et fil de fer. Ça nécessite un savoir-faire, du temps et surtout beaucoup de patience. Par souci de respecter le délai pour aller participer avec des œuvres aussi riche, Chaâbane a demandé de l’aide à nos amis Hamza et Slimane. L’artiste est reconnaissant de leur assistance très appréciable. Il a aussi beaucoup de gratitude à l’égard de l’encadrement de l’association Franciade pour leur excellente orientation.

    Incontestablement, Chaâbane dans ce salon a montré en toute simplicité qu’il est révélateur de cultures et d’échange. En effet, par son art en exposant les bijoux kabyles, il a réussi à construire une passerelle d’échange entre sa région natale « Kabylie » et sa commune d’accueil « Saint-Denis ». Encore une fois, il n’arrête pas de nous surprendre par cette passerelle révélatrice de coopération interculturelle. A travers ce passage, notre artiste nous invite à aller encore plus loin pour ressusciter avec humilité les morts. En d’autres termes, avancer, tous ensemble, un pas de plus dans le monde de l’immortel.
    A la tombée de la nuit, le salon était clôturé par une réception très conviviale. Notre amie Shanti nous a appelé à la sortie du salon car elle était en déplacement en Inde dans le cadre professionnel. Elle était frustrée de ne pas pouvoir assister à l’exposition. Toutefois, son appel rajoutait, pour toute notre équipe, une touche teintée de pensée indienne au grand métissage interculturel. Cette visite m’interpellait à enrichir davantage le sens de l’Usine pour lui donner une dimension créatrice d’événements.
    Pour conclure, je dirai : « Un grand Bravo ! » aux organisatrices et aux organisateurs de 1er Salon artisanat et cultures de plaine commune d’avoir réussi à créer un monde juste, aimable, bienveillant et ensoleillé. Grâce à une démarche respectueuse de la nature, la cohésion, l’esprit d’égalité et la coopération des femmes et des hommes artistes ce petit monde est devenu enfin réel. Un monde où chacun aussi bien les exposants que les visiteurs se sentait heureux et chanceux d’être là.
    à bientôt Wink
    Hakim
    À Hakim L53l
    louisa

    Message Dim 18 Mar - 18:23 par louisa

    Merci pour ce compte-rendu fait de sensibilité, d'intelligence et de reconnaissance.

    Hakim, tu as toute ta place dans Une Chambre à soi... destinée, en principe, à l'écriture féminine comme l'aurait souhaité tant la grande romancière et féministe, Virginia Woolf...

    Mais notre antre est ouverte à tous les Iwaghziniwen de grande sensibilité...

    Heureuse que Yessis n Teryel les inspire tant...

    Louisa
    avatar

    Message Ven 30 Mar - 16:55 par allouchehakim

    À Hakim Photo_10

    Bonjour tout le monde;
    Je profite pour remercier Louisa pour ses réponses pleines de connaissances.
    Dans ce message, c'est un grand honneur pour moi de vous présenter notre poéte et maître HMED LEHLOU.

    Hmed Lehlou est un poète d’expression amazigh. Son recueil intitulé « Abrid Abrid » est un océan de valeurs universelles. Dans ce recueil préfacé par Abdenour ABDESSELAM disait : «…La poésie chez Lahlou n’est pas refuge. Il la veut une piste menant l’objectif à bon port. Son poème Amessebrid est une révélation sur les capacités de la langue kabyle à dire le monde… ».
    Le mot « Abrid » en langue kabyle signifie « Chemin ». La question est de quel chemin s’agit-il ?
    Abrid Abrid est un trésor enfoui au cœur d’un village de Kabylie nommé « Taqorabt ». Ce trésor fut longtemps recherché mais enfin retrouvé par le maître Hmed Lehlou. Par une grande générosité, le poète nous offre les clés donnant accès au chemin de la lumière. La brillance du trésor « Abrid Abrid » est un guide poétique et spirituel destiné à nos âmes. Sa poésie est la panacée aux maux de l’esprit. Elle nous fait ressentir le parfum de l’existence. En d’autres termes, elle répond avec harmonie et sagesse à la question : Qui suis-je ? L’émotion générée par la puissance de son expression révèle à l’humanité tout entière à être : l’Amour, la Vérité, la Liberté, la Lumière,…
    Aken yenna Deg aWal-is:
    Wigi d isefra
    Mačči d timsirin
    Neγ d lewşayat
    Yezmer ahat d tuffγa n leqel
    Maca, Mačči d tuffγa I ubrid
    À Hakim Couver11

    Merci encore une fois et à bientôt Wink
    avatar

    Message Ven 30 Mai - 9:42 par azikiw

    plus perinent que cette strophe d'ulahlu..........je vous laisse le soin de continuer la suite

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