Tizi Ouzou : l’association Anza ressuscite la femme kabyle
Le Soir d’Algérie
Association Anza : Remarquable travail de revalorisation et promotion de la femme
Anza est une association culturelle exclusivement féminine à Boudjima, une commune de la wilaya de Tizi-Ouzou, et qui a vu le jour le 29 octobre 1998 sous la férule de quelques jeunes filles de la région.
Le nom donné à l’association n’est pas fortuitement venu mais profondément significatif. En effet, Anza, dans la mythologie berbère, possède une interprétation importante. Il s’agit d’un cri qui revient et qu’on entend au lieu et à l’heure où quelqu’un a été assassiné et cela durera tant que l’âme du défunt n’est pas vengée.
“Le choix de cette appellation, nous explique Mlle Oulmi Djedjiga, présidente de l’association, obéit à notre souci et désir de ressusciter la femme kabyle, grande et noble à travers l’histoire et de la promouvoir en lui offrant un cadre où elle peut s’épanouir. Notre action vise les filles des divers villages de notre région que nous aidons à réaliser leurs vœux professionnels et vocations pour s’insérer dans la société.”
Une sorte “d’allégorie” que nos courageuses jeunes filles ont décidé de conjuguer à la réalité sociologique de la femme algérienne et kabyle en particulier, “socialement assassinée”, qu’elles ont juré de venger.
Dans ce sens, notre interlocutrice nous apprendra que des cours d’alphabétisation sont organisés au profit des femmes, celles généralement nées dans les années 1950, en tamazight en premier lieu, puis en français et en arabe par la suite. Ce travail est rendu possible et efficace grâce au concours de l’Office national d’alphabétisation. [...]
Des cours en psychologie, gynécologie, droit... sont aussi organisés avec l’apport de la Ligue de prévention de Tizi-Ouzou.
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http://www.kabylienews.com/article.php3?id_article=4475
Bien entendu, toute initiative de regroupement de femmes kabyles qui viserait l'amélioration de la vie de la femme kabyle est à encourager. et l'appropriation de symboles kabyles pour se dire, se nommer est des plus heureuses.
Mais on ne peut s'empêcher d'émettre quelques réserves, notamment en ce qui concerne l'association avec l'office d'alphabetisation algérien.
L'office d'alphabetisation, qui reçoit des subventions faramineuses de la part de l'État algérien, est un organisme qui a 2 rôles. à l'interne, il est une fabrique idéologique dédiée à l'arabisation «du peuple». à l'externe, il sert d'alibi à fabriquer des statistiques bidons sur l'a(n)alphébitisation en algérie et de vitrine vis-à-vis des institutions internationales, notamment pour le Comité contre les discriminations de l'ONU.
depuis quand l'office d'alphabetisation, de son siège sur les hauteurs richissimes de Hydra, fait-il de l'alphabetisation en français et encore moins en tamazight???
quant aux cours de droit à assurer en partenariat avec la ligue de prévention, je me pose la question: quels droits va-t-elle enseigner à ces femmes? le code de la famille?
quant aux cours de gynécologie, il nous semble qu'ils relèvent de la seule faculté de médecine. est-ce une façon de ne pas dire sensibilisation sur la sexualité et la contraception?
enfin, espérons que ce n'est pas un effet de «mode». en effet, dans la perspective des elections en Algérie, il est vrai que la question de la condition de la femme est remise sur le tapis: le RCD veut la parité, Louisa Hanoune se réunit avec les «travailleuses» de l'UGTA. et le FLN a une vieille tradition des «organisations de masse», l'UNFA peut toujours ressusciter....
Louisa
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